Si vous cherchez une belle histoire à partager avec vos enfants, de celles qui ont cette pincée de magie dès les premières lignes, courez chez votre libraire ou en médiathèque chercher “Hana et le vent”.
Même si les enfants grandissent, apprennent à déchiffrer leurs livres préférés puis lisent d’eux-mêmes, l’histoire du soir est un de ces moments sacrés qu’il faut chérir et préserver le plus longtemps possible. Qu’on lise à deux voix ou pas, je crois qu’aucun enfant n’a envie de perdre ce moment de repos complet où on se laisse emporter dans un univers enchanté.
Et quel univers plus enchanté que l’histoire d’Hana. Cet album a , dès les premières pages, ce goût d’extraordinaire, d’imagination. Hana, petite fille un peu différente, qui vit dans un village entièrement fait de papier ne ressent pas les choses de la même façon. Aussi, elle est la première à se rendre compte que cette année, les vents d’automne sont étranges. Qu’il ne suffira pas de garder des cailloux dans ses poches quelques jours avant que les bourrasques ne s’apaisent.
Hana, ce sera aussi la courageuse, la première à proposer de construire une longue passerelle de papier pour aller parler au village d’en face. Un village inconnu et donc, un peu effrayant. Hana, elle, n’a pas peur de la différence, de ce qu’elle ne connaît pas. Elle traverse ce pont et rencontre une petite fille de bois qui va vite devenir son amie.
Ce qui fait le charme de cet album, en plus de la poésie du texte, ce sont les illustrations. Seng Soun Ratanavanh n’a pas dessiné, elle a construit. Pliages en papier pour le village d’Hana, constructions en carton pour le village de bois, elle a monté ses décors, a mis les personnages en scène pour raconter cette douce histoire. On imagine le temps qu’un tel travail a pris.
Justement, c’est le temps qu’on ressent le plus dans cet album. On prend son temps pour admirer les décors, on s’attache aux personnages, ils deviennent des amis qu’on sait d’ors et déjà qu’on visitera régulièrement. Il y a ce fil du temps qui se déroule de mots en images et d’images en mots. C’est un vrai travail d’orfèvre que d’arriver à donner ce ressenti au lecteur. Parole de libraire qui en a lu des albums jeunesse, croyez-moi sur parole !
C’est une ode à l’enfance, à l’imaginaire. Le vent qui souffle, les cailloux dans les poches, le bois qui rappelle la forêt, la rencontre avec un autre enfant qui devient vite un camarade de jeux. Ce sont tous ces éléments de l’enfance et de la nature qui créent dans ce livre une atmosphère feutrée et accueillante. Mais aussi, puisqu’on ne croise pas des personnages de papiers et de bois tous les jours, il y a ce mystère, cet ailleurs qui accueillent enfants et adultes dans cette incroyable aventure que je vous recommande mille fois.
Dès 8 ans.
Hana et le vent, Joëlle Veyrenc et Seng Soun Ratanavanh. De la Martinière Jeunesse (2022). 14,90€.